Les Transportés |
Vaste Océan, tes vagues écumantes, Ont vu passer ces soldats davenir, Calmes et fiers, sur leurs prisons flottantes, Ils te narguaient car ils savaient mourir ; Si leurs geôliers redoutaient la tempête, Jamais leur cur ne referma deffroi, La foudre en vain fit rage sur leur tête Pour éprouver ces fils du peuple-roi. Refrain : Si la patrie est enchaînée, Par eux quelle soit délivrée ; Par eux que la France chérie Retrouve lénergie Et soit régénérée. En sapaisant, ô comble dinfamie ! Tes flots soumis les mèneront au port, Ne pouvaient-ils leur arracher la vie, Le bagne est-il préférable à la mort ? Ilot maudit, que ne vit pas Le Dante, Enfer nouveau, repeuple tes cachots : Ils sont à toi ! pour les briser enfante Tous les tourments et double tes bourreaux. Refrain Sur leur rocher, fouillant lhorizon sombre, Où le soleil vient creuser son lit, Exténués, on peut les voir dans lombre Debout encor, car lespoir les nourrit. Ils sont tes fils, ô France bien-aimée, Entends leur voix, fait cesser leur douleur ; Mais, hâte-toi, la houle désolée Roule des morts dans les coraux en fleur. Refrain |