Rossel
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ou la Complainte de Rossel |
Il navait pas trente ans, le cur plein despérance Plein de patriotisme et dabnégation, Quand les bourreaux français tranchèrent lexistence De ce grand citoyen, de ce fier champion. Cest pour la Commune égorgée Quil est mort frappé par la loi. Ô Rossel, mon enfant, ta mort sera vengée, Ô martyr, dors en paix, dors en paix, La France pense à toi. On la fait fusiller comme un coupable infâme, Comme sil eût commis des crimes inouïs, Ce fier vaillant soldat qui navait dans son âme Que trop damour, hélas ! pour son pauvre pays Il est mort glorieux pour le salut du monde, Comme le Christ est mort par la main des bourreaux. Mais son sang généreux vivifie et féconde Le droit de liberté quil défendait si haut. La République était son amante adorée, Pour elle, il a donné sa jeunesse et son sang. Les Français en émoi, la France déchirée Pleurent avec nous ce fils, pleurent cet innocent. Adieu, mon fils, adieu. Ton immense infortune Laisse dans notre cur un immortel regret. Mais si le peuple un jour refaisait la Commune, Cest au nom de Rossel quil se soulèverait. |