La Commune |
Portant le droit sur ses vastes épaules, Flattant le Christ et maudissant lautel, La Liberté allait au sein des Gaules, Ouvrir le monde, au peuple universel Quand de Judas la formidable escorte, A loppresseur prêta ses bras félons, Allons, soldats, scalpez la grande morte Et dans sa peau, taillez-vous des gallons Quand le sang dans les pierres, Tourbillonne avec fureur, Peuples effacez vos frontières, Oh vous phalanges guerrières, Rendez le fer au laboureur (bis) Quatre contre un, capitulards infâmes, Egorgez donc ces glorieux mutins ; Foulez aux pieds les vieillards et les femmes, Cest votre état, faites des orphelins ! Si des martyrs expirants sur les dalles Vous adressaient un appel fraternel, Tirez encore, il vous reste des balles, Pavots de plomb du sommeil éternel. Feu ! partout feu ! le bruit des canonnades, Fait tressaillir la vaillante cité, Peuple, debout ! cest sur tes barricades Que lavenir fonde la liberté. Si des tyrans la perfide parole Pour commander prend la voix des canons, Sur leurs palais fais jaillir le pétrole, Contre les rois tous les moyens sont bons. Quand les obus allumaient lincendie Comme un falot au poste du trépas, Pauvre Commune à ta lente agonie La France calme assistait larme au bras. Sois donc esclave, honnête valetaille, Et si les fers étouffent tes remords, Admire enfin la sublime canaille Qui fit Paris capitale des morts. Géant de bronze, âme de la bataille, Repose-toi sur lherbe des remparts, Laisse le Droit se guérir de lentaille Que tes boulets ont fait de toutes parts. Loin de la terre, ô victoire affamée, Vas dévorer lauriers et croix dhonneur, Quand verrons-nous la République aimée, Lor au travail et la poudre au mineur ? |