La Victoire ouvrière |
Dans notre canton, pendant quinze ans, Machin, cette canaille, ce sale type, Et toute sa sale bande de croquants Avaient pris louvrier en grippe ; Ils étaient les maîtres du pays, Ensemble on ne pouvait causer, Ils venaient jusque dans nos logis Écouter pour nous espionner. Ils nous traitaient comme des vrais chiens, Tâchaient de nous faire mourir de faim, Nous menaient comme de vrais prisonniers Condamnés aux travaux forcés ; Nous étions privés de liberté, Tous obligés de se courber Dvant ces coquins, cétait atroce. Quand on leur parlait poliment Ils nous traitaient de fainéants, Ah ! les sales rosses. Nous étions trahis pour toujours, Lorsquenfin éclatât la grève, Car pour nous cétait un beau jour Pour ensemble se venger sans trêve. Tous les mineurs de Saint-François Le 6 juin sont remontés, Ils ne cessaient de réclamer leurs droits En criant : Vive la Liberté. Ils sont allés place du Marché Afin dnommer des délégués Et dy tenir des réunions Pour demander leurs rvendications. Mais toute cette équipe de bandits, Dans la nuit se sont réunis, Plus dangereux que des bêtes féroces, Ils sont tous allés sur les puits Armés de câbles et de palis. Ah ! les sales rosses. Le lendemain du grand matin, Ceux du port et du chemin de fer, Ensemble comme de vrais citoyens, Sont allés rejoindre leurs frères ; Enfin, tous ceux des ateliers Et les jeunes filles de la soierie Avec nous se sont tous alliés, Et aussi celles de la vannerie ; Après, lon sest tous mis en rangs, Lon est partis tous chantant Au train attendre nos députés Qui vnaient là pour nous conseiller. Ah ! si lon avait pris ces coquins, Surtout cette crapule de Machin, On laurait battu à coups dcrosse, Mais ils étaient tous bien cachés, Car ils craignaient dêtre égorgés. Ah ! les sales rosses. Grâce à notre solidarité, Nous avons remporté la victoire Par les conseils de nos députés, Cest pas sans peine, faut bien le croire. Maintnant qunous sommes tous citoyens, Donnons-nous la main tous en frères, Expulsons cette bande de vaurien Qui nous ont tant fait de misère. Maintenant qunous sommes en liberté, Tous ensemble nous pourrons crier : Vive la République française, Nous chanterons la Marseillaise, Mais chassons dnotre nouveau Montceau Toute cette équipe de salauds, Expulsons-les tous à coups de crosse, Car ils nous ont trop fait dmisère, Cest à notre tour de leur en faire. Ah ! les sales rosses. |