La République |
Sainte Barbe était la patronne Que le mineur dans le danger Implorait comme une madone Pour l’aider ou le protéger. Mais, repoussant le prêtre infâme, Son culte, ses saints et ses dieux, Aujourd’hui pour une autre femme ; Il brûle d’un amour pieux. O sainte République, Unique espoir des travailleurs Entends notre supplique Viens nous donner des jours meilleurs O République des houilleurs ! Du soleil la chaude lumière Ranime tout dans l’univers, Et pourrait sous notre paupière, Sécher un peu nos pleurs amers. Mais dans nos puits pas d’éclaircies ! Aucune céleste lueur N’éclaire nos faces noircies Et ruisselantes de sueur. Las de notre longue indigence Sortons du sépulcre profond Et levons nous pour la vengeance : Il nous faut ou du pain ou du plomb ! Allons, charbonnier, prends ta pioche Vois-tu le brillant avenir ? Apprête-toi, le jour s’approche Où ta misère va finir ! Oui, la terre est à tout le monde… Quand la République viendra, Le sol de la fosse profonde A la commune appartiendra. Nous verrons le travail renaître Au sein de la communauté ; Tous nous aurons part au bien-être Au bonheur, à la liberté. |