La République 
des houilleurs

Paroles : César de Paepe
Musique : Schopen et Faignet

Sainte Barbe était la patronne
Que le mineur dans le danger
Implorait comme une madone
Pour l’aider ou le protéger.
Mais, repoussant le prêtre infâme,
Son culte, ses saints et ses dieux,
Aujourd’hui pour une autre femme ;
Il brûle d’un amour pieux.

O sainte République,
Unique espoir des travailleurs
Entends notre supplique
Viens nous donner des jours meilleurs
O République des houilleurs !

Du soleil la chaude lumière
Ranime tout dans l’univers,
Et pourrait sous notre paupière,
Sécher un peu nos pleurs amers.
Mais dans nos puits pas d’éclaircies !
Aucune céleste lueur
N’éclaire nos faces noircies
Et ruisselantes de sueur.

Las de notre longue indigence
Sortons du sépulcre profond
Et levons nous pour la vengeance :
Il nous faut ou du pain ou du plomb !
Allons, charbonnier, prends ta pioche
Vois-tu le brillant avenir ?
Apprête-toi, le jour s’approche
Où ta misère va finir !

Oui, la terre est à tout le monde…
Quand la République viendra,
Le sol de la fosse profonde
A la commune appartiendra.
Nous verrons le travail renaître
Au sein de la communauté ;
Tous nous aurons part au bien-être
Au bonheur, à la liberté.