La Nouvelle Marseillaise
des mineurs
ou l'élection de Basly
Paroles : Séraphin Cordier
Sur l'air de
: La Marseillaise

Ecrite pour le 1er mai 1891 par le mineur Eugène Séraphin après l’élection à la Chambre des députés de Emile Basly, mineur syndicaliste. Arthur Lamendin sera élu député du Pas-de-Calais.

Debout, mineurs ! levez la tête,
Haut vos cœurs si longtemps blessés !
Les patrons vont payer leur dette,
Haut les bras, vieux lutteurs usés. (bis).
Au service de vos vampires !
Le jour va luire de bonheur,
De la liberté, ô mineurs,
Nos frêres ! le jour va enfin luire !

Refrain :
Courage, les mineurs ;
Espoirs, séchons nos pleurs ;
Basly, Basly nous défendra,
Basly nous vengera.

Lorsque malgré notre courage,
La force, hélas ! nous a quitté ;
Avec un rire – lâche outrage –
On nous a collé sur le pavé (bis).
Il faut pour nos vieilles années,
Un refuge, du feu, du pain ;
Faudra-il donc crever la faim,
Quand nos force seront usées ?

Refrain

Le patron dit : Mineur, cloporte,
Chair à grisou, claque des dents,
Etouffe, meurs… Eh ! que m’importe,
A toi la mort, à moi l’argent. (bis).
Ton fils a faim ?… le mien engraisse,
Tu es malade ? moi je vais bien ;
Ta femme est morte de chagrin ?
Fais comme moi, prends des maîtresses !

Refrain

Mais c’est par trop de turpitude,
Lamendin releva le gant.
Rien ne l’arrêta : lassitude,
Trahisons, labeur écrasant. (bis).
Rien ne rebuta sa constance,
Il l’avait dit, il a vaincu ;
Basly, par les mineurs élu,
Là-bas prépare la revanche.

Refrain

Tous deux savent notre misère,
Comme nous tous ils ont pleuré.
Ils sauront bien venger leurs frères ;
Ils le feront, ils l’ont juré. (bis).
Mais leur fortune est notre ouvrage,
Ils sont élus par l’ouvrier ;
Qu’ils se gardent de l’oublier,
Qu’ils ne forfaient point à leur tâche.