La Grève de Carmaux
1883

Nous, Mineurs, déjà fatigués
Des chefs qui nous font tant outrage,
Nous nous sommes tous assemblés,
Animés du même courage,
Cette augmentation demandée,
Qui part de toutes les poitrines,
Il vous faudra bien l’accorder
Pour voir reprendre vos usines (bis).

Quand à Carmaux il fut nommé
Ce maudit ingénieur atroce,
On l’avait plusieurs fois traqué
Comme on traque le tigre féroce,
Voilà sa carrière achevée ;
L’inventeur de faire des heures,
Avec sa méchanceté,
Rend les familles malheureuses (bis).

Il nous avait vraiment promis
Qu’il ferait venir cinq cents hommes ;
Nous traitant comme des proscrits,
Voilà la douceur qu’il nous donne,
Voyez ce turc audacieux
Nous traitant comme des esclaves ;
Un républicain vaudrait mieux
Pour le bonheur de tous ces braves (bis).

Voyez tous ces durs exploiteurs
Ouvrant la marche à leurs caprices ;
Jésuites, tartufes, agioteurs,
Faire mépris de tous leurs vices ;
Ils voudraient, à tous nous savoir
Ensevelis sous les décombres ;
Quel contentement de nous voir
Faire un voyage à l’autre monde (bis).

Par la prudence et l’énergie,
La fermeté et la sagesse,
Nous vaincrons ces tyrans maudits
Qui violent toutes les promesses,
Méfiez-vous de ces bigots :
Ils vendent cher leurs marchandises,
Inventeurs de tous les tripots,
Fripponneries et mouchardises (bis).

Rappelez-vous mes chers amis
La France est toujours notre mère,
Soyez républicains unis,
Ce que le Christ fut sur la terre,
Ne vous méprisez pas pour en vain,
Restez loyaux bons et sincères,
Fuyez la pensée de Caïn
Vous réussirez sans mystères (bis).