Chant révolutionnaire
Anonyme
Sur l'air de :
Serrez les rangs
1899

L’heure justicière a sonné,
Nous voulons l’égalité.
Pour agir, serrons nos rangs,
Et que bientôt dans la rue
Tous en foule, on se rue,
En avant ! Serrons nos rangs.

Et l’on marche au pas, très vite,
La fièvre se communique
Par les yeux étincelants,
Chacun relève la tête
Et chaque militant répète :
En avant ! Serrez vos rangs.

On avance, la mitraille
Fait la part de la bataille,
On enjambe les mourants,
Gloire à celui qui succombe,
Disent les militants qui tombent
En criant : Serrez vos rangs.

Le plomb crève les poitrines,
Le sang creuse des ravines,
La rud’voix des militants
Couvre l’ouragan des balles,
On entend par intervalles :
Nom de Dieu ! Serrez les rangs.

Sans militants et sans guides
Ils avancent intrépides,
Un prolétaire de vingt ans,
Rassemblant les survivants,
Leur dit : Allons ! les enfants,
Pour mourir, serrez vos rangs.

Sous les éclats de la foudre,
On vit tomber noir de poudre
Le dernier de ces vaillants ;
Il dit : Internationale !
L’écho répondit : Sociale !
En avant ! serrons nos rangs.