Western et caféine
Paroles et musique : Colette Nicolas

Le générique à peine commencé
Sur la musique grosse comme dix tonnes
Son nom s’étalait sur l’écran doré
" John Wayne, l’homme au regard en chewing gum "
Il s’avançait de son pas décontr’arqué
A cheval sur son western en papier
Et sa madame, les yeux toujours baissés
Attendait son signal, pour servir le café
C’était parti, pour plus d’une et demie

En route pour de nouvelles aventures
La traversée des déserts, des prairies
Sous les flèches des indiens, ces ordures
Au bout du dixième plan, un peu sonné
Il rentrait chez lui, l’œil un peu collé
Et sa madame, les yeux toujours baissés
Attendait son signal, pour servir le café…

Après une heure ou deux de repos
Après une tasse ou deux de café
Il s’affrontait à tout le Colorado
Tous ces sauvages à éliminer
Au bout du vingtième plan épuisé
Il rentrait chez lui en traînant ses bottes
Il fixait sa femme d’un œil inspiré
En marmonnant : " un express et qu’ ça saute ! "

Voici la séquence sentimentale
La pellicule ralentit son cheval
Sous le clair de lune John Wayne
Serre dans ses bras puissants sa woman
Appuyé contre la balustrade
Il lui balance sa ruade
“Parole de cow-boy poupée,
Tu es si douce, si effacée

A part ma mère, y a pas plus douée
Pour réussir, et servir… le café ! ! !
Et le mot fin éclate sur l’écran
Comme un bubble-gum rose émouvant
Je sort du ciné la tête un peu lourde
L’esprit collé comme un chewing gum " Hollywood "
Je cours au bistrot du coin sans plus tarder
Je commande au garçon… UN CAFÉ ! ! !