Avec des femmes
P. et M. Cottereau

Si je passe ma vie en compagnie de femmes
c’est qu’à demi-geste nos mots marchent ensemble
nos vies se croisent aux rives du même labyrinthe
nos corps bougent et respirent aux valses de nos ventres

si ma gorge porte en elle les voix d’autres femmes
c’est que vers moi le temps les y a amenées
rencontres à pas lents et respects de nos fuites
douloureuse naissance des mots à inventer

si mes lèvres recueillent les larmes de femmes
c’est qu’elles me sont visibles au plus noir de la nuit
perlées sur mes joues bouclées à mes oreilles
léchées par les baisers les folles-rires les silences

si mes rires ont besoin des gorges d’autres femmes
c’est qu’ils naissent d’abord de la complicité
sans juge sans tabou sans honte sans gloire
ils traversent le temps les misères et l’espace

si ma chanson s’éveille aux mémoires des femmes
c’est qu’elle porte en elle des rêves et des présences
des mots qui n’y sont pas et l’envers des musiques
le souffle de mes joies les cris de ma révolte